Pour la dernière chronique de l’été 2013, je vous propose un ouvrage sur la communication autour de projets artistiques. Bien qu’écrit en priorité pour les individus, il est susceptible d’intéresser les associations œuvrant dans le domaine culturel et artistique : groupes de musique, troupes de théâtre, collectifs de photographes, etc.

Communiquer son projet artistique

 

De Jérôme Ramacker, 128 pages, février 2013, EDI Pro 2

Pour débuter, comme à chaque fois, je vous propose un compte rendu. Ensuite, vient l’avis général de Comm Asso. Si vous êtes pressés et souhaitez voir directement l’avis, cliquez sur ce lien pour foncer en bas de page !

4ème de couv : « Musicien, comédien, plasticien, circassien… Et si on parlait de votre projet artistique ?

Cet ouvrage s’adresse aux artistes en création, qui sortent d’une école supérieure artistique ou qui se lancent dans un nouveau projet. Il entend donner une série d’outils concrets pour dépasser le seuil de la page blanche, papier et numérique.

Cet ouvrage parlera donc pour eux. Ou encore mieux : il leur donnera la parole, enfin, pour qu’ils puissent pleinement communiquer (sur) leur art.

Parmi les sujets traités, on retrouvera notamment comment le secteur s’organise, comment convaincre et oser le marketing culturel, comment traduire sans trahir, se créer une identité visuelle ou construire son argumentaire, ou encore quels sont les outils à concevoir…

Positionner sa singularité, se forger une identité et inventer ses propres moyens d’expression… Communiquer, c’est inviter à la rencontre. »

Voici pour la présentation du contenu… Voyons maintenant le contenu en lui-même.

 

Partie 1 – le constat d’un manque…

Dans ce premier chapitre du livre, Jérôme Ramacker établit, comme l’indique le titre, le constat d’un manque… Ce manque est celui de l’apprentissage de la communication dans le cursus des artistes en devenir. En clair, on vous apprend votre art, mais pas la façon de communiquer dessus, une fois sortis de l’école… Pourtant, communiquer sur son art et sur sa spécificité en tant qu’artiste est essentiel à de multiples reprises… Demander des subventions, des bourses, trouver son public… En substance, être un bon artiste, c’est bien, mais si vous ne savez pas parler de vous, le chemin risque d’être difficile.

Ensuite, l’auteur nous présente les résultats d’un sondage qu’il a mit en place auprès d’artistes, pour déterminer la situation de l’artiste face à sa formation, puis face à sa communication. Une façon d’introduire le listing des formations complémentaires (proposées en France et Belgique) pouvant apprendre aux artistes à mieux communiquer.

Enfin, l’auteur nous propose de « changer de lunettes » avant de poursuivre la lecture de l’ouvrage. De changer de peau pour changer de point de vue. De ne plus se positionner en tant qu’artiste, mais en tant que communicant.

« L’artiste se repose en coulisse. Place au responsable de développement du projet. Celui qui va faire en sorte que l’artiste pourra vivre de son art ». (Jérôme Ramacker).

 

Partie 2 – Positionner sa singularité

Savoir parler de soi et de son projet c’est savoir décrire. Pour le faire correctement, il vous faudra au moins 2 choses. De la motivation et les idées claires. Ici, Jérôme Ramacker propose des exercices pour vous faire la main. Puis il vous invite à déterminer le domaine dans lequel rentre votre art. Patrimoine culturel ? Livre et presse ? Etc. Pourquoi ? Pour vous positionner. Parce que cela influe sur vos lieux de représentation, mais également sur les subsides que vous êtes en droit de demander. Mais aussi et surtout parce que cela aiguille le public sur ce que vous faites… Ceci constitue la première étape dans la définition de votre projet.

Place ensuite à la notion de marketing culturel. Vous découvrirez pourquoi le marketing culturel n’est pas un gros mot et pourquoi il peut vous « sauver ». Parce qu’après tout, en tant qu’artiste, votre objectif est de vivre de votre art… Donc de vendre.

« Il existe néanmoins une différence flagrante entre le marché de l’entreprise et le marché artistique : dans ce dernier, l’offre vient avant la demande ! » (J.R)

Définissez maintenant votre atout, votre marque de fabrique, votre positionnement. Qu’est-ce qui caractérise votre œuvre ? Ou si vous êtes organisateurs de manifestations culturelles, qu’est-ce qui caractérise votre manifestation ? Et, si rien ne vous différencie réellement des autres, adoptez une autre stratégie : soyez là où on ne vous attend pas. Soyez surprenants. Jérôme Ramacker fournit ici des exemples de ce type qui permettent de trouver un autre public.

Une fois passés par le positionnement, il vous faudra définir l’objectif de votre œuvre ou de votre projet. Puis savoir exprimer cet objectif à votre audience.

« Outre par la création en tant que telle, tout projet se positionne selon son objectif. Quel est le vôtre ? » (J.R) »

L’auteur nous fournit ici deux moyens pour déterminer si l’objectif envisagé est intéressant pour la réussite du projet. La méthode S.W.O.T et la méthode S.M.A.R.T.

Cette seconde partie se termine sur l’importance de cibler son public et donc de le connaître

 

Partie 3 – Se forger une identité

Comment se vendre sans trahir son projet ? En « traduisant » votre création.

« Les mots et les images sont vos armes pour vous démarquer ». (J.R)

Traduire votre création consistera à parvenir à retranscrire l’émotion de ce que vous proposez au public. Si vous produisez des spectacles comiques, vos affiches devraient faire rire… La première étape de cette traduction consiste à trouver le nom de votre projet.

« Donner un nom à son projet, c’est personnaliser son concept ». (J.R)

Et donc l’auteur nous livre des pistes et des exemples dans le choix d’un nom pour un projet ou un événement. Puis il vous invite à « valider votre intuition » en vous proposant une technique pour animer des « réunions de créativité ».

Vient ensuite l’étape de l‘identité visuelle. Et celle-ci démarre par votre logo. Jérôme Ramacker nous parle de ce qu’il doit traduire et de la façon de l’élaborer. Puis il nous parle des visuels à utiliser, en s’attardant sur les photographies et illustrations… Le passage qui succède parle de l’importance de l’image que vos actes traduisent.

« Vous êtes votre meilleur média. Vous êtes l’outil de communication qui reflète au mieux l’image de votre projet. » (J.R)

En clair, votre image doit être le reflet de votre projet et de votre positionnement. A présent,  vous devez penser à construire votre argumentaire. Premier exercice : savoir expliquer son nom et son logo pour éclairer sur ce que l’on est et sur son univers.

« On séduit un partenaire par le rêve qu’on lui propose. Alors, embarquez-le dans votre histoire. » (J.R)

Mettez en lumière votre parcours en tant qu’artiste pour éveiller la curiosité… L’auteur conseille ensuite de se mettre à la place de son public pour adapter sa présentation.

« Communiquer vers son public, c’est parler le même langage que lui » (J.R).

Cette partie s’achève sur d’intéressantes remarques vis à vis de votre site web, puis sur la construction de votre discours à partir de toutes les phases par lesquelles vous êtes passés au fil de la lecture de cet ouvrage.

 

Partie 4 – Inventer ses moyens d’expression

Cette partie s’ouvre sur la communication sur le web, ses impacts et illusions potentiels ainsi que sur l’art de séduire, partager et convaincre. Puis on passe à la pertinence de vos outils de communication en utilisant la méthode des 5C (cohérence, complémentarité, créativité, contemporanéité, confiance). L’auteur liste quelques outils (et leur spécificité) qui pourront vous servir. Quelques exemples à la clef puis on enchaine sur la planification d’une stratégie.

« Un plan de communication orchestre de façon cohérente l’apparition des différents outils préalablement choisis. » (J.R).

Jérôme Ramacker vous propose ici un outil pour concevoir votre propre plan de communication. Puis un autre pour construire une stratégie. Et nous arrivons ainsi à la fin de l’ouvrage.

« Apprendre à concevoir sa communication, c’est savoir ce que vous ne voulez pas ».(J.R)

 

L’avis de Comm Asso

Bien que, comme énoncé en début d’article, ce livre soit plus particulièrement destiné aux individus, je pense réellement qu’il est intéressant pour les associations artistiques. Il s’agit d’un ouvrage pertinent, notamment parce qu’il met largement l’accent sur tout ce qui se passe avant l’élaboration pure d’un plan de communication. C’est à dire sur le positionnement, l’image, la singularité. C’est ce qui en fait son principal intérêt et son principal atout.

Pour autant, l’ouvrage aurait sans doute pu être quelque peu « optimisé » afin de renforcer son impact, sa lisibilité et sa mise en pratique. Mais ceci n’enlève rien à sa qualité.

Les point forts :

  • Une bonne description du marketing culturel.
  • Un ton engagé et sincère.
  • Un sujet (la communication), traité sous l’angle spécifique du culturel.
  • De nombreux exemples concrets pour illustrer les propos.
  • Un découpage clair.

Les points plus faibles :

  • A mon sens, un manque d’exemples graphiques qui auraient permis d’aérer quelque peu la lecture.
  • Une première partie dont la pertinence peut se discuter et dont je ne suis pas certain d’avoir compris le sens. En effet, si le lecteur achète le livre, c’est qu’il a conscience qu’il a besoin d’apprendre à mieux communiquer. A quoi cela sert-il de commencer en lui rappelant que la communication fait défaut au cursus des artistes ?
  • Puisque l’auteur invite le lecteur à faire des annotations dans le livre (page 51), peut-être aurait-il été judicieux de la part de l’éditeur de prévoir des espaces blancs pour noter les idées à des endroits clefs, plutôt que de l’inviter à annoter dans la marge.
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